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Julien Amouroux

29 mai 2013

La vie des autres

Le cinéma est un Art qui fait le va et vient entre la fiction et la réalité. Témoin de nos sociétés et de nos vies, un film peut faire avancer les consciences, bousculer les certitudes, abattre des dictatures. Mais comme dans la réalité le cinéma a aussi un côté obscur.

Le film « La vie d’Adèle » sacrée Palme d’or au Festival de Cannes,  qui dépeint les relations amoureuses de deux jeunes  femmes en est le parfait exemple.

Celui-ci cristallise les espoirs des uns et fais ressurgir les angoisses des autres.

D’un côté une ode à la vie et à la modernité. Deux femmes amoureuses qui s’enlacent et s’aiment. Un réalisateur qui semble dire merde à la chianli ambiante.

De l’autre une sombre affaire du droit du travail qui met en lumière, s’il y en avait besoin, des coutumes en marge de la légalité qui sont monnaies courantes sur les plateaux de tournages.

D’un côté des acteurs très (trop ?) bien payés et de l’autre du personnel taillables et corvéables à merci faisant des heures à rallonges avec comme simple rémunération la satisfaction de pouvoir travailler avec  un grand cinéaste.

Pour preuve cet article du Figaro où l’on peut lire le point de vue d’un producteur : « Jusqu’à présent, la négociation des contrats des techniciens des films d’auteur se faisait de gré à gré. Il n’y a jamais eu de soucis malgré des salaires inférieurs de 10 à 20 % au minimum syndical. Beaucoup de techniciens sont ravis de travailler avec des grands auteurs. Cela valorise leurs CV.»

Malheureusement,  remplir son frigo grâce à la satisfaction d’avoir travaillé pour un grand réalisateur est aussi vain que vouloir empêcher deux femmes de s’aimer.

Vouloir dénoncer des aberrations ou des abus au travers d’un film est l’essence même de l’art. Utiliser les mêmes travers pour créer son œuvre est parfaitement condamnable.

Le cinéma c’est nos vies sur grands écrans. La vie avec ses évolutions et ses espoirs, la vie avec ses drames et ses laissés pour compte.

Certain génies ont réussi à contourner la question en faisant du cinéma sur le Cinéma. C'est peut-étre le meilleur moyen de traiter de la vérité tout en restant dans la fiction.
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16 mai 2013

Le Nouvel Unilever

L’actualité est un produit de grande consommation et comme tout produit de grande consommation elle suit son cycle de vie.

Malheureusement ce cycle de vie est plus souvent proche de celui du gadget (croissance exponentielle et décroissance rapide) que de celui de l’aspirine (croissance rapide et maturité continue).

La course à l’audience force les rédactions à sortir une info qui sera relayée puis immédiatement abandonnée au profit d’une autre plus neuve, plus forte, plus fraiche.

Si ce modèle est tout à fait adapté pour traiter l’actualité people, le sport, les faits divers ou bien la « politique politicienne », on est en droit de s’interroger sur sa pertinence concernant les événements de fond.

Si par le passé on a pu tomber dans l’excès, comme avec la couverture en continue de la première guerre du Golfe, on peut légitimement penser qu’aujourd’hui on est tombé dans la logique inverse.

Les faits d’actualités sont traités puis oubliés. Ils sont devenus des gadgets.

Prenons par exemple cette image

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Elle a été prise le dimanche 20 janvier 2013 au Mali par un photographe de l'AFP. Elle met en scène un légionnaire en opération masqué par un foulard à tête de mort et qui lui donne un air de Ghost, le personnage du jeu Call of Duty.

Cette photo est puissante et appelle pas mal de questions d’ordre moral sur ce qui semble être un dérapage de la part d’un soldat.

Dès le 21 janvier les médias s’en emparent et tartinent abondamment sur cette tranche de guerre. Tous les journaux et services d’information du pays ont repris cette image en y associant analyse et commentaires. Il suffit de lancer une requête sur Google pour en avoir la certitude.

Et puis le temps passe et cinq jours plus tard terminé, fermez le ban. Ainsi les questions soulevaient n’auront aucune réponse. Qui est derrière ce masque ? Que lui ait il arrivé par la suite ? Est-ce un comportement banalisé au sein de l’armée ? …

On aurait aimé aller au bout de l’histoire. C’est un peu comme si on regardait le « 6eme Sens » et que l’on vous stoppait le film à cinq minutes de la fin.

Autre exemple avec le printemps Arabe.

Inutile de revenir sur cet événement à la portée encore incertaine mais qui est entré dans l’histoire notamment à cause du geste désespéré d’un vendeur ambulant qui s’est immolé par le feu car on lui avait confisqué son outil de travail, une carriole. S’en est suivi une révolution en Tunisie et en Egypte ainsi que des émeutes dans les pays nord-africains et qui en gardent encore les stigmates.

Souvenons-nous alors des journalistes envoyés sur le terrain, de la débauche de moyen pour couvrir l’événement, des déferlantes de news inondant nos écrans.

Et aujourd’hui ? Et bien plus rien. Pour preuve ces quelques lignes trouvées sur le site Afrik.com. Hier, mercredi 15 mai 2013 on peut lire qu’« Au Maroc un marchand ambulant meurt après s’être immolé par le feu » parce qu’on lui avait volé son outil de travail, une carriole !

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Apparemment les rédactions n’ont pas jugées cet événement assez important pour être repris. Ce geste sera peut-être lourd de conséquence pour l’histoire géopolitique du monde…ou peut-être pas. Quoi qu’il en soit il sera passé inaperçu…pour le moment.

24 avril 2013

Mort sur Audimat

En 2001 l’apparition d’un œil jaune sur nos écrans noirs signe une nouvelle ère audiovisuelle, celle de la téléréalité.

M6, la petite chaine qui montait à l’époque, ouvre les hostilités en mettant à l’antenne une émission qui allait révolutionner la télévision francophone : Loft Story.  

Février 2001 Nicolas de Tavernost, Président du Directoire de M6, lançait la téléréalité en France en devançant de quelques mois TF1 avec comme effet de provoquer l’ire de ses concurrents et surtout d’ouvrir une boite de Pandore.

Patrick Le Lay PDG de TF1 publiait alors dans Le Monde une riposte,  passée à la postérité, où il flinguait Loft Story avec des mots comme  «déontologie», «morale», «politique», «éthique», «dignité humaine»... « Pornographie ».

Si à l’époque il y avait consensus sur le fait que ce papier était celui d’un sale gosse dont la pire blague avait été détournée par un autre, aujourd’hui on pourrait ranger les écrits de Le Lay au rang de Prophétie.

La téléréalité fait partie de notre quotidien audiovisuel. Pas un zapping sans tomber sur une réplique culte qui pousserait un Bescherelle à sauter dans un autodafé,  sans voir une blonde en bikini arracher les cheveux d’une brune en monokini ou d’un candidat en train d’écraser la tête de la « plus belle personne qu’il ait pu rencontrer sur terre grâce à cette émission » pour lui piquer un asticot, seule denrée à se mettre sous les dents …blanches et alignées.

Mais qu’est-ce que La téléréalité ? A en « croire » Wikipedia c’est un genre télévisuel dont le principe est de suivre, le plus souvent sur un mode feuilletonnant, la vie quotidienne d'anonymes ou de célébrités.

L’actualité récente nous a montré que la téléréalité n’est pas sans faire de victimes collatérales. Décès d’un candidat de Koh-Lanta, suicide d’un médecin de la même émission, noyade d’un technicien de Splash en Asie, tentative et réussite de suicide de diverses stars éphémères…et autres pertes qui, malgré leur états de services, n’auront jamais de rue à leur nom.

Qu’il  y ait des accidents sur une œuvre de fiction cela peut arriver. Un cascadeur qui décède lors du tournage de Taxi ou de Mad Max c'est tragique. Tout comme le décès de n’importe quel professionnel dans son métier.

Non le malaise ici réside dans l’aspect « feuilletonnant » et donc scénarisé. Le participant n’est plus maître de son image et donc de sa personne.

Malaxé, non pas comme un acteur que l’on met en valeur, mais comme une boule de glaise qui une fois l’œuvre finie, terminera sur l'étagère des toilettes.

Et même si certaines émissions reposent sur une compétence artistique comme le chant, la cuisine, la mécanique, la danse…le résultat basé sur l’élimination et donc le rabaissement est forcément humiliant.

Se faire licencier dans une entreprise est une horreur, imaginer cela devant des millions de téléspectateurs.

Evidemment on pourra toujours crier que c’est un choix et que l’on n’a forcé personne à se présenter au casting.

Malheureusement les candidats n’ont pas forcement conscience du tourbillon dans lequel ils vont prendre place.

La dernière idée de téléréalité est une expédition sans retour vers Mars. Le projet Mars One peut sonner comme une escroquerie. Le fait est que des milliers de candidats ont déjà postulés. Les plus scientifiques diront « formidable ». Sauf qu’il y a des professionnels pour cela. Envoyer des gens à la mort sous des prétextes d’Entertainment démontre, s’il en est, que notre civilisation est en train de perdre la notion de l’humain.

Quand on regarde le prix du danger d’Yves Boisset à l’époque on se disait que c’était de la fiction…non c’était de l’anticipation.

8 avril 2013

Ad Vitam Eternam

Peut-on changer les choses ? Oui si on en a le pouvoir et la volonté. Mais force est de constater que dans la pratique le changement ce n'est pas forcément maintenant.

L'affaire Cahuzac donne un coup de projecteur sur une situation atypique (enfin on tente de s'en persuader), mais surtout remet en lumière une habitude qui colle à la politique comme un bout de Sparadrad au Capitaine Haddock : la confusion des genres. 

Voila un homme qui aurait ex-filtré des milliers/millions d'Euros pour échapper au fisc français et qui de surcroît a menti à la France les yeux dans les yeux. 

600 000, 5 millions, 10 millions d'euros, la question n'est pas là. La véritable interrogation c'est de comprendre comment Jérôme Cahuzac en est arrivé là ? Là, non pas à cette affaire; mais là, au gouvernement ?

Comment un homme qui a été conseillé technique pour le médicament au cabinet du Ministre Evin, patronyme passé à la postérité depuis la loi sur la santé du même nom, et qui ensuite crée une société de conseils pour l'industrie pharmaceutique, a pu se retrouver ministre du budget ? 

Pourquoi personne ne s'est alerté ? Pourquoi notre République qui se veut si exemplaire ne s'est pas censurés face à un homme qui  utilise sa fonction d'Etat pour nourrir ses intérets personnels ? Pourquoi ? Peut-étre parce que malheureusement cette situation particulière ne l'ai pas.

Combien de nos représentants sont aussi avocats d'affaires, industriels, hommes de médias.. ? Combien de nos élus qui sont sensés travailler de façon indépendante et objective utilisent leur position pour leurs propres intérêts ?

Doit-on changer les choses ? Sans aller jusqu'à tomber dans le populisme oui il le faut et il le faudra rapidement si on en veut pas faire face aux extrêmes de tous bords.

Même si ce sujet est vieux comme un film avec Gabin...

 

 

6 avril 2013

Caramel

Alors comme cela tout ceci était un canular ! On peut dire qu'il a fonctionné. Rappel des faits. Vendredi 21 mars 2013, Carambar annonce à coup de communiqués de presse et de publicités la fin de sa marque de fabrique : la petite blague imprimée au verso de son papier d'emballage. Celle-ci sera remplacée par des devinettes ludo-éducatives sous prétexte que l’on apprend mieux en mangeant (Ah bon ?)

Stupéfaction quasi-généralisée. Télévisions, radios et internet relayent l’information et boudent l’initiative. Et pourquoi ne pas supprimer les surprises des œufs Kinder ou le jouet des paquets de Bonux ?

Trois jours plus tard fin de la supercherie et « Reveal » comme on dit dans la Com. : la fin des blagues; #CETAITUNEBLAGUE avec une vidéo à l’appui.

But de l’opération : donner un coup de fouet à la marque. On peut dire que cela a fonctionné. Carambar s’est offert un plan média qui a fait le grand écart entre réseau Sociaux et journaux de 20H et le tout pour un investissement sans comme une mesure par rapport l’exposition médiatique de la petite barre caramélisée.

Du Buzz et des réactions 

Si certains observateurs ont trouvé le principe pertinent, créatif et astucieux (French Web "Un point de vue différent sur l’opération Carambar"), la vaste majorité a jugée sévèrement le principe en le qualifiant de contreproductif, honteux voir dangereux.

Que cela soit le journaliste qui se sent manipuler (Le Dauphiné Libéré « Carambar, blague à part »), l’expert marketing qui auraient trouvé cela pertinent si ils avaient eu l’idée lui-même (La Tribune : « Carambar : les blagues les meilleures ... sont les plus courtes » ou No Brain No Headache « Carambar, simple pétage de plomb ou réel suicide relationnel ? ») ou, mix des deux, le journaliste/expert qui du haut de son siège d’accesseur menace l’entreprise d’un retour de bâton qui pour le coup lui ne sera pas en caramel mou (David Abiker «Le Nom et l'adresse»)

Mais que reproche-t-on concrètement à cette opération ?

Si on fait l’impasse sur le sempiternel  écueil  des magnas de l’agro-alimentaire qui ne rêvent que de profits  en ruinant notre santé, les principaux griefs sont :

-          d’avoir trompé la confiance des consommateurs;

-          de  créer une autoroute  où vont s’immiscer les annonceurs en mal de buzz dans les prochaines semaines sur le mode « vous avez vu Carambar, je veux la même chose pour mes Crackers ! »;

-          Mais surtout d’avoir profiter de la crédulité des journalistes et des médias à des fins bassement mercantiles et que ceux-ci  pourraient bien se venger le moment opportun venu (fermeture d’usine, grève); 

Un modus operanti bien rodé

Pourtant ce n'est pas la première fois que des marques usent de ce stratagème pour ce payer un moment d’exposition à moindre frais.

Revenons par exemple sur le cas Bescherelle. En 2008 les Editions Hatier fabriquent de toutes pièces « Marie Myrtille », une chanteuse un poil fâchée avec les accords et la conjugaison. Son tube « Faisez-moi l’amour » fait les beaux jours d’internet via sa page MySpace. Repéré par Benoît Gallerey expert internet de LCI, Marie Myrtille connait son apogée médiatique lors d’un passage sur la chaine info. Comme l’avouera le journaliste, même si il ne savait pas si il fallait la prendre au premier ou second degré la chaine a quand même décidé de l’exposer et donc de devenir acteur à part entière de la communication d’Hatier. Une interview en amenant une autre, c’est lors d’un passage chez NRJ, que la chanteuse à révéler le pot aux roses. Hilarité générale, créativité saluée, opération gagnée.

Autre exemple en 2005 une mystérieuse société Transatlantys promet de relier Paris New-York en train et ceux grâce à un tunnel sous l’Atlantique. Un site internet, des affiches dans les couloirs du métro et des centaines d’articles sur le projet (et sa véracité) plus tard, on découvre que tout cela n’était qu’un vaste canular orchestré par voyage-sncf.com. La société voulant se positionner comme un voyagiste généraliste et non pas comme un simple vendeur de billets de trains. Rigolade nationale, idée géniale, effet durable.

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Deux poids deux mesures ?

Dans ces deux cas la grande différence avec Carambar, c’est que les « créateurs et diffuseurs de contenu » (journalistes, experts, relais d’information…) n’ont pas été utilisés comme un rouage de l’opération via un Communique de Presse. Ils ont pour le coup fait la première moitié de leur métier : relayer une actualité ou un événement mais qui existent et prolifèrent déjà sans eux.

Dans l’affaire Carambar ce sont les médias qui ont bêtement relayé et donné de la visibilité à une opération de communication. Et en faisant cela ils ont montré qu’ils ne faisaient pas correctement la seconde moitié de leur métier : vérifier une info et se poser des questions de bon sens avant la diffusion.

Certains signes du canular étaient pourtant visibles : citer une étude affirmant qu’on « apprend mieux en mangeant » sans donner de détails (source), ou la proximité du 1er avril.

En parlant de 1er avril, vous remarquerez par contre que ce jour-là pas de limite dans la désinformation. D’ailleurs de jour-là  les média en sont soit à l’origine soit les complices implicites. Mais après tout c’est le 1er avril.

Ainsi on peut faire des blagues mais surtout pas au détriment des médias. Qu’ils sourcent ou relayent une bonne blague, passe encore. En être le bras armé ça non ! On ne joue pas avec les Communiqués de Presse.

Mais finalement n’est-ce pas un peu l’arroseur arrosé ? Ces mêmes chevaliers blancs qui participent à l’ (des)information en relayant des émissions scénarisées, des documentaires bidonnés, des shows fictionnés, des témoins recyclés, des promesses de lessives qui lavent toujours plus blanc, n’est pas les mêmes qui lorsqu’ils deviennent le dindon de la farce crient au crime de lèse-majesté ? Nous exposer à des contenus qu’ils qualifieraient eux même d’indigne cela est tout à fait normal,  mais en aucun cas ils ne doivent se retrouver en position de les ingurgiter. Et si cela devait être le cas : cartons rouges. En l’occurrence celui-ci était Jaune, Rouge et Blanc.

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25 mars 2013

A lire de toute urgence !

Depuis quelques années un nouveau pan de la guerre économique a fait son apparition : la cyber-guerre. Chaque jour plusieurs milliers de virus, de lignes de codes malignes ou de tentatives d’intrusion hostiles dans les serveurs (Hacking) transitent via les réseaux avec pour but de déstabiliser les Etats ou piller les entreprises.

EADS a déclaré récemment « connaitre un million d’anomalies informatiques par jour ». Le Cyber-espionnage est une pratique de plus en plus répandue, les états les subissent et/ou y participent activement avec en tête de peloton la Chine, la Russie et l’Allemagne. A titre d’exemple la chine aurait récupérée « plusieurs centaines de térabytes de données de 141 grandes entreprises considérées comme stratégiques ».

Ces formes d’agression concernent aussi les particuliers. C’est ce que l’on appelle la cyber-criminalité. Elle peut prendre plusieurs formes : tentatives d’arnaque par Mail (Scam Nigérien), fausses loteries, et autres spams plus ou moins dangereux.

On estime chaque année le coût de cette cyber-criminalité à plus de 100 milliards à travers le monde. De quoi susciter les vocations.

Au rayon de la filouterie numérique, une étagère est bien garnie, celles des hoaxs. Un hoax est un canular informatique qui prend souvent la forme d’un mail et qui vous promet par exemple bonheur, fécondité et prospérité si vous le transféré à plus de 20 personnes.

Le hoax est dans la plus part des cas inoffensif et n’a que pour effet indésirable la perte de temps et l’encombrement des réseaux.

Même s'il existe de nombreux sites qui les répertorient et les référencent, bien souvent le bon sens permet de détecter au premier coup d’oeil un hoax. Ainsi pas de remords à prononcer la sentence capitale en pressant la touche Delete.

Prenons comme exemple ce hoax arrivé par mail:

24-03-2013 19-18-29

original : prefecture_1_tel

Une information émanant du Ministère de l’Intérieur nous met en garde contre des pirates aux méthodes dignes de Jack Bauer qui seraient capables de prendre le contrôle de votre téléphone mobile à distance.

Evidemment, le premier réflex est de transférer ce message à tout son carnet d’adresse. Mais en y regardant de plus prêt  découvre plusieurs bizarreries qui doivent nous mettre la puce à l’oreille. 

-          l'absence de date, de signature et de numéro de référence ... étrange pour une communication officielle;

-          l'accumulation de typographies (minuscule, majuscule, gras) et de couleurs de polices différentes;

-          la mise en page plus proche du tract que d’une note officielle;

-          la ponctuation par moment en roue libre ;

-          l’utilisation d’un vocabulaire inadapté comme « Provider » en lieu et place d’ « Opérateur » ou de « Bouygues » à la place de « Bouygues Telecom » ;

-          la conclusion « n’hésitez pas à transmettre ce message » en majuscule et gras, qui accentue le caractère alarmant et immédiat du message.

L’accumulation de ces preuves fait donc pencher la balance indubitablement en faveur d’un faux.

L’exemple ici parait simpliste, mais dans la plus part des cas l’absence de date, le flou concernant l’expéditeur et l’urgence de la situation, voir le danger imminent sont autant de points permettant identifier un hoax.

Maintenant vous êtes prévenus.

Pour aller plus loin vous pouvez consulter les sites suivants:

http://www.hoaxkiller.fr

http://www.hoaxbuster.com

20 mars 2013

Le Cumul en Débat

Le cumul des mandats est une des plaies de notre société. A droite comme à gauche il est affligeant de voir nos politiques s'accrocher à leurs mandats locaux et nationaux comme des moules à un rocher.

Bien que le candidat Hollande ait juré (craché ?) de stopper cette aberration, ce vœu pieux a fait "Pschitt" comme tant d'autres.

Encore dimanche dernier le magazine Capital a montré les conséquences de ce système avec Christian Eckert, Député, Membre de la commission des finances de l’Assemblée Nationale et Maire de Trieux en Meurthe-et-Moselle. A la minute 54 du reportage, il vous explique qu’il est très occupé par son mandat de député et encore plus avec sa fonction de rapporteur. Il n’a pas vraiment le temps de s’occuper de sa circonscription. Résultat il se rattrape avec la réserve parlementaire. Un fond monétaire à moitié opaque qui lui permettra, en temps venu, de financer son éventuelle réélection. Il appel cela avec gourmandise une « petite correction ».

Mails il n'y a pas qu'en politique qu'on cumule. Passons les capitaines d'industries qui se cooptent de ci de l'autre pour nous intéresser au cas des journalistes. Tiens prenons en un au hasard : Yves Thréard.

Yves Thréard est Directeur adjoint de la rédaction du quotidien Le Figaro.

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En regardant la bio qui se trouve sur son blog on peut y lire :

« Je fais partie de l'équipe de polémistes de l'émission On refait le monde sur RTL (19h15-20h) présentée par Nicolas Poincaré. Je participe au Club BFM TV de Ruth Elkrief (généralement le mardi de 12h45 à 13h20), au Match d'ITélé animé par Laurent Bazin (le vendredi de 8h15 à 8h20 avec Maurice Szafran) et j'interviens régulièrement sur LCP, Public Sénat, LCI, France Inter ou encore BFM Radio »

Il n’est pas certain qu’il soit toujours sur BFM, mais on peut rajouter chroniqueur à C dans l’Air sur France 5.

Yves Thréard est donc, en quelques sortes, lui aussi un cumulard. Quelle importance me direz-vous ? Voilà un homme qui sait s’organiser. Et dans son cas on ne peut pas le soupçonner d’abuser de fonds publics à des fins électoralistes.

Non ici le préjudice lié au cumul est de toute autre nature. C’est un préjudice intellectuel.

Premièrement cette espèce du journaliste/chroniqueur/éditorialiste/polémiste/expert, loin d’être en voie d’extinction, est la première à dénoncer les cumuls des patrons du CAC ou de nos politiques alors qu’elle-même se vautre littéralement dans les mêmes travers.

Deuxièmement le fait qu’Yves Thrèard et ses collègues de bureau squattent les micros, participent à la diffusion d’une pensée oligopolistique qui ce recycle de plateaux en plateaux et qui participe à aplatir l’acuité générale.

La faute à qui ? La faute à un système fruit de la conjugaison de deux facteurs :

1/ L’explosion des émissions de débats dont les radios et télévisions sont friandes. Peu chers à produire elles cartonnent en audience, grâce notamment à son coté peuple et café du commerce et sont donc très rentable. Mais leurs nombres et leurs fréquences étant exponentiels,  elles ont un appétit insatiable de participants et de chroniqueurs.

2/ Les journalistes/producteurs qui ne font pas leur boulots et qui pour n’importe quel sujet sollicitent toujours les mêmes Professeur Rollin pour venir nous éclairer. Au lieu d’aller chercher un expert du domaine, on préfère aller au plus rapide, et piocher dans la « Expert List » qui vous garantira un intervenant de qualité et capable de se prononcer sur tout et son contraire avec en plus panache.

Pourquoi faire différent et innovant quand on peut faire pareil et rapide ? Cela ne vous rappel rien ?

Résultat, il n’est plus possible d’allumer son poste sans tomber sur Yves Thréard, Elisabeth Lévy, Christophe Barbier, Joseph Macé-Scaron, Alain Duhamel, Alain-Gérard Slama et consorts…abrutissant !

Que faire ? Regarder ou écouter moins les émissions mais mieux. Il ne faut pas généraliser et il y a encore beaucoup de talks de qualités avec des figures sans cesse renouvelées comme « Ce soir ou jamais ». Il y a aussi l’option de la lecture par exemple. Mais attention là aussi nos experts ont leurs entrées !

Julien

Pour aller plus loin vous pouvez notamment voir le film « Les nouveaux chiens de garde » sur le sujet.

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